La naissance d’un enfant, plus bel événement dans la vie de parents… C’est ce qu’il paraît, dommage que ça ne soit pas toujours le cas. A peine né et déjà abandonné… Cela s’est passé le vingt mai 1999. Dans un petit hôpital de Busan, c’est là que Ki Hyun a vu le jour. Un nouveau-né dont le prénom s’est retrouvé être une simple lettre, un bébé parmi tant d’autres. Sans identité, sans famille, à peine sa vie avait-elle commencé qu’il ne semblait déjà ne pas avoir de chance… C’est la directrice de l’orphelinat qui lui donna son prénom, un prénom choisit comme ça, sans grand intérêt, banal, une simple façon de nommer l’enfant pour éviter de l’appeler par une simple lettre… Un début de vie guère très heureux pour un enfant. C’est le personnel de l’orphelinat qui l’a élevé, jusqu’à ce qu’un rayon de lumière se fasse une place dans sa vie de petit garçon. Enfin, un couple s’était éprit du jeune Ki Hyun et décida de l’adopter alors qu’il venait de fêter ses trois ans. Enfin son rêve s’était réalisé, l’espoir d’une vie plus heureuse s’offrait à lui et elle le fut, heureuse, jusqu’à un certain point malheureusement. Malgré les idées très clichés et ancrés dans la norme sociétale de son père adoptif, ses parents l’aimaient et c’est tout ce qui comptait pour le petit garçon. Sa mère était bien plus aimante que son père et bien plus ouverte. Malgré cela, son père l’éduqua dans les idées clichées et ses normes, l’obligeant à rentrer dans l’une de ces cases toutes faites. Il tenta d’inculquer à son fils cette idée que l’homosexualité est mauvaise, une chose abominable et Ki Hyun le crut, jusqu’à ce que l’adolescence et ses expériences s’impose à lui…

Que faire lorsqu’on a un père homophobe et que l’on se rend compte que l’on est soi même ce que notre père déteste? Encore aujourd’hui, Ki Hyun n’assume pas entièrement ce qui fait partie intégrante de lui à cause du point de vue de son père. Inquiet, la peur au ventre que son père puisse l’apprendre, voilà notre jeune garçon qui refuse d’accepter la réalité, prétextant être ce qu’il n’est pas, se refermant sur lui même sans savoir comment exprimer ses émotions de peur de la réaction de ses parents. Puis vient le moment de délivrance, ce jour où sa mère adoptive, passionnée par le dessin, lui transmet sa passion et par là même, un moyen de s’exprimer pour Ki Hyun sans que personne ne puisse voir ses oeuvres hormis sa mère. Puis la nouvelle apprise à sa mère qui lui promit de toujours le soutenir, de toujours être à ses côtés peu importe ce qui arrivera. Une promesse rompue dès l’instant où elle succombe à sa maladie, le laissant seul avec son père, pour son plus grand malheur.


Puis les dures années de lycée et Ki Hyun ne peut renier ce qu’il est réellement, tombant amoureux d’un garçon d’un an son aîné. Oh joie, ses sentiments sont partagés et Ki Hyun connaît son premier amour. Un amour dissimulé aux yeux des autres, dissimulé à son père, jusqu’à ce qu’arrive le jour fatidique… Leur relation semblait idyllique aux yeux de l’adolescent, heureux d’avoir quelqu’un qui semblait le comprendre mieux que quiconque, qui le respectait, jusqu’à ce qu’arrive le jour fatidique…


Un événement qui a marqué l’adolescent, une relation intime forcée, une vidéo partagée contre son gré, une vidéo dont il ignorait l’existence, une vidéo que son père a vu. Une trahison comme un coup de poignard dans le coeur de Ki Hyun, les regards des autres, les moqueries qui deviennent plus intenses, le harcèlement, le jugement des autres, un traumatisme dans l’esprit de l’adolescent qui se voit en plus subir le jugement de son père qui le dénigre aussitôt avant de le mettre dehors. Seul, perdu, moqué de tous, non, pas de tous. Il reste cette personne, cette personne qui a promis à sa mère de prendre soin de lui s’il venait à lui arriver du mal. Un refuge, mais un mutisme persistant, l’incapacité de retourner en cours, des cours à la maison, le harcèlement qui continue, une dépression amenant de sombres pensées. Puis une nouvelle lumière, une simple vidéo et l’espoir qui revient. Il brille de mille feu, Ki Hyun  est subjugué par sa façon d’être, par ses paroles. S’ensuit une passion pour cette idole, cette personne qui lui a redonné confiance en lui, qui l’a aidé à remonter la pente. Un déménagement, loin de cette ville qui ne représente plus qu’un enfer pour lui, l’entrée à l’université, l’accord de sa bienfaitrice de prendre un appartement à Séoul pour y étudier. Un tout nouveau Ki Hyun est né.

Une vie normale qui reprend. Normal… un bien grand mot, marqué par ce traumatisme, Ki Hyun a désormais peur de tomber amoureux et ne se laisse pas toucher par les autres, même une simple main sur l’épaule, il se sent aussitôt paniqué, de peur que ça puisse recommencer… Des sourires moqueurs qu’il voit partout là où il n’y en a pas forcément. Réservé, mais en accord avec les conseils que son idole donne, il tente de se montrer plus ouvert, souriant pour masquer ses blessures, passant plus de temps avec des filles sans leur faire entièrement confiance, semblant néanmoins plus à l’aise à leur contact qu’à celui des hommes. Toujours inquiet que cette vidéo puisse refaire surface.  Gardant à l’esprit son désir de vengeance, jusqu’à ce jour où il découvre le monde du hack, commençant à se renseigner, à apprendre jusqu’à devenir bon dans ce domaine. Et c’est ainsi que Ki Hyun découvre le monde du hacking, un monde qui lui permettra de se venger de son passé et d’aider à son tour ceux qui vivent la même chose que lui. Il devient maître dans l’art du hack, profitant de ses nouvelles compétences pour retrouver cette vidéo toujours présente dans les méandres du net et la supprimer définitivement. Il en profite également pour se venger de ses anciens bourreaux et de son ancien petit ami.

Un nouveau Ki Hyun est né, un Ki Hyun aux multiples facettes et au passé dissimulé. En apparence chaleureux, souriant, mais derrière cette apparence, le traumatisme reste présent. Le dessin comme échappatoire, le rêve de pouvoir suivre les traces de son idole, d’aider un jour les victimes comme lui au travers de ses deux passions... Reste à savoir si quelqu’un pourra un jour le guérir de cette phobie...