Tu cours. Tu cours à en perdre l'haleine. La peur miroitant dans tes pupilles, le coeur battant à tout rompre. les larmes creusent tes joues, brouillant ton regard, et tu peines à les arrêter. Tu cours, tandis que le sol continue de se dérober sous tes pieds. Les mains qui tremblent, tes jambes frêles qui menacent de te lâcher d'une seconde à l'autre. Tu te perds dans les allées sombres qui se dressent devant toi. Tu cours n'importe où, tu t'embarques dans n'importe quelle ruelle, et les pas frénétiques derrière toi ne cessent de raisonner. De plus en plus vite, de plus en plus forts. Tu les entends s'approcher, ne calmant en rien l'angoisse incessante qui monte en toi. Les rues sont désertes. Aucun son, aucun signe de vie. Juste toi, le bruit de tes pas, ta respiration haletante, et celle de celui qui te suit. Toi, seule, confrontée à la bête noire. Puis tu t'échoues sur le sol, faiblement, et un sanglot s'échappe d'entre tes lèvres. Il te capture entre ses filets. Personne n'est là pour t'aider, personne n'est là pour te secourir. Juste la lune qui t'observe tristement de loin, et les étoiles, témoins de ton cauchemar.


Tu ouvres les yeux, et la première question qui te tombe à l'esprit est : est-ce que c'était un cauchemar ? Pourtant, dès que tu vois tous ces regards braqués sur toi, tu comprends vite que non. Le souffle court, le regard perdu, et ton coeur qui se déchire lentement dans ta cage thoracique. Tu les regards tous, un par un un, la panique prenant le dessus sur toi. Tu les regardes terrorisée, tandis que leurs questions n'arrêtent pas de fuser. Tes mains tremblotantes s'accrochent à la couverture du lit. Ils te font peur, et tu veux qu'ils s'en aillent. « Pourriez-vous nous expliquer ce qu'il s'est passé ? … Comment avez-vous fait pour vous retrouver inconsciente au beau milieu de la rue ? … Que vous est-il arrivé ? … » Tes mains viennent retrouver ta tête, comme pour atténuer la migraine violente qui s'empare de toi. « Ils vont me faire du mal. » Cette même phrase continue de se répéter en boucle dans ton esprit. Tu te sens flancher, perdue dans cette cacophonie, jusqu'à ce qu'une autre voix retentit. « Vous voulez qu'elle suffoque ? Dégagez de là ! » Puis tu regardes ton espoir s'avancer vers toi.