[ootd] ♬ Il ne devait s'agir que d'une simple soirée, d'une nuit à se déconnecter de la réalité et à fuir les accusations de Wubin pour mieux s'enfoncer dans le déni et le détachement. A apprécier les verres et l'ambiance en compagnie d'autres silhouettes déchirées, absorbées par la musique trop forte pour les tympans, jusqu'à vibrer dans les veines.  Nino ne dira jamais qu'il l'a cherché et il n'y aura aucune exception ce soir lorsque les poings serrés se sont abattus, frappant, fracassant la mâchoire d'un pauvre type qui aurait franchement mieux fait d'aller se faire foutre. Une connerie qu'ils auraient mieux fait de laisser couler, si il n'avait pas été si incapable d'éteindre les flammes et tout aussi incapable de fermer sa gueule. Ouais, il ne devait s'agir que d'une simple soirée, une simple soirée se terminant sur le bitume, les pieds éraflant précipitamment le sol, poussés par la sécurité les voulant dehors.  Et Lei Hwan aussi, p't'être qu'il aurait mieux fait de pas se trouver là vu leur état. Plus amoché même que le fouteur de merde lui-même, grognant déjà à l'air frais sur son visage, la peau bouillonnante d'adrénaline. Du dos de sa main, il essuie si vulgairement le sillon rougeâtre s'échappant de ses lèvres fendues, tâchant ses doigts, maquillant sa mâchoire d'une traînée. L'équilibre est encore là, mais moyennement quand même. Presque à côté de la plaque, sans l'être non plus. Un entre deux qui s'était arrêté un peu trop tôt. 'chier Il grogne, les yeux braqués sur l'entrée et l'accès venant de leur être interdite.  Sa veste est restée à l'intérieur putain de merde. t'as pas un billet à leur glisser ?  Quoi ? pour une fois qu'il pouvait utiliser son argent pour la bonne cause. C'était pas supposé être ça, la facilité ? Heureusement que ses clés s'y trouvaient pas, mais c'était pire de perdre son paquet de clopes. Aish. Et lorsque ses yeux se ramènent sur lui, son attention est complètement à la dérive.   ….. non mais t'as vu ta gueule sérieux.  Et il ricanne, presque malgré lui, parce qu'il a sûrement plus morflé que lui, même si il se débrouillait bien pour un gosse de riche.

[ootd] ♬Les soirées avec le Choi n'avaient jamais de fins raisonnables, à croire que ses tourments rendent sa sensibilité à fleur de peau. L'alcool plus facile, les bagarres aussi et indirectement, ça touchait le monde au tour, ses pauvres potes voulant seulement passer une soirée et la finir plus tard qu'il n'en était le cas aujourd'hui. A moins que ce ne soit tout le temps comme ça, en fait. Soupires et grognements de rigueur, il a l'esprit embrouillé à moitié mais pas suffisamment pour adoucir son caractère de merde. t'es un gros radin. pourquoi vous êtes tous radins, vous les riches -  Préjugés et attaques sans fondement. Tout ça car il aura croisé la route de riches et radins, il en avait conclu que Lei était forcément du même genre. Et quand il aurait enfin eu besoin de quelques billets pour récupérer sa veste (son paquet de cigarettes, faut pas s'faire d'idée), y avait rien dans ses poches. Au moins, lui n'aura pas fini la soirée avec la tronche de l'autre, s'en foutant soudainement comme si c'était capable d'atténuer le fait qu'ils avaient été mis dehors par la sécurité. Un rire qui s'arrête net et le bras qui se lève pour exposer son majeur. j'vais t'l'exploser un peu plus tu pourras même plus la ramener Kang Mais c'est que du putain de vent, abaissant son bras dans un soupire. Bientôt, il fixe à nouveau l'entrée du bar et la question qu'il se pose résonne en écho.   …. j'sais pas. On pique des bières et on rentre? Qu'est-ce qu'il y avait d'autres à faire franchement ? Il hausse les épaules, soumettant déjà l'idée de voler une supérette comme si c'était une transition normale et un plan b qui tient la route. t'as pas une clope ?  Ou ça aussi, fallait le piquer dans la foulée ?

[ootd] ♬  Il comprendra jamais ce qu’il est venu foutre ici, Lei. Perdu dans ce monde loin du sien, d'une richesse autre et d'un dialecte qu’il n’aurait jamais pu comprendre. Il comprend pas ce qu’il fout dans un de ces bars ordinaires, jeté dehors sur le bitume comme des chiens avec le cubain. Longtemps persuadé qu'il venait narguer le peuple, puis à présent certain qu'il ne s'agissait là que d'une distraction. Lei est pas comme Nino, Lei peut forcément pas comprendre. Et pourtant, Nino, lui n'aura jamais à se plaindre de sa famille. Un père batard et absent qu’on oubliera, mais une mère qui comble pour deux. Il juge, sans prendre en compte autre chose que le montant sur son compte en banque. Il vit dans un monde de noir et de blanc.  comme tu veux, ça m’arrange de pas te ramener à ton père mais si tu crèches, c'est le canapé Il aurait presque eu l’impression de sortir son neveu, si il avait eu l’âge de boire. Un nouveau rictus moqueur, rapidement balayé par un grognement étouffé en le sentant s’avachir sur lui. Sans force, il le repousse et détourne son visage. Ca va, t’es pas à la mort non plus... Lui non plus d’ailleurs. Pas qu’il aurait craché sur une clope, malheureusement perdue dans la poche d’une veste qu’il reverra p’t’être pas...probablement pas ouais. Et si il avait oublié qu’il fumait pas? Carrément, incapable de se souvenir des dates d’anniversaire, encore moins de la couleur préférée des gens, alors leurs habitudes en matière de consommation ? Fallait pas rêver. ah ouais c’est vrai. t’es vraiment un mec sage quand tu veux, presque un mec bien Il se moque encore et c’est ce putain de comportement qui l’aura sûrement amené ici ; hors d’une soirée. Le sourire s'efface aussi rapidement que la proposition en est subtile. Retirer de l'argent, si simplement et ça lui pose un temps de réflexion avant de soupirer, laissant ses épaules s’affaisser. ...ok, mais c’est parce qu’on a pas la gueule pour être discret ce soir. Un prétexte pour pas râler, avançant vers le distributeur non loin.  T'façon, le kang survivrait pas un seul jour sans une carte de crédit.

[ootd] ♬  Nino l’esprit si fermé par certaines convictions, et parfois si ouvert sur d’autres mais toujours un avis bien tranché sur la question. Il prône la sexualité libre, il prône, ou prônait, cette liberté sans attache et sans relation que ça l’avait même pas effleuré. Lei, avec un homme ou une femme, il l’aurait pas jugé comme il le juge sur son fric. Et Nino fonctionne par sensibilité, par les expériences bien plus que par logique. Mais ça l’aurait dérangé qu’il prétende devant lui, parce qu’il était pas de ceux de son monde. Il lui devait pas sa réputation, il lui devait une apparence lisse et un visage sans hématome, il lui devait rien, si ce n’est être putain de lui-même.   ouais ouais, c’est ce qu’ils disent tous. Et pour garder les relations claires, fallait pas mélanger l’amitié et la baise, foutant cette rempart entre eux sans même se laisser le choix de l’envisager. Parce qu’il savait pas séparé, parce que l’expérience encore lui aura bien démontré que ça finissait par le flinger. De toute façon trop foutu pour partager son lit, l’esprit trop pourri par un autre pour en être capable.    ah ouais, à qui tu vas faire croire ça? Et devant ton père, tu prétends pas p’t’être?  Parfois, il se demandait lequel était le vrai Lei. S’il s’amusait à être le mec rebelle des fins de soirée ou le bourgeois des mondanités. Cependant, c’était jamais avec le second qu’il acceptait de sortir, se retrouvant dans ces soirées sans prévision, des nuits à faire les cons.  peut-être bien, ouais.  Deux crétins et sûrement qu’il lui avouera jamais mais putain ce que ça faisait du bien.

Il capitule et grogne aussi vite, le poussant vers le distributeur.  yaaah, abuse pas kang.  Plus vite c’était fait, plus vite ils pourraient rentrer, plus tant dans l’esprit de faire la fête à l’extérieur. Il entrouvre les lèvres mais se tait, son poing écrasant les billets avant de se diriger vers la supérette, la démarche contrariée et p’t’être même qu’il claquera la porte. Nino, un gosse qui a pas les mots, mais qui veut montrer au monde que ça l’emballe pas lui, d’avoir de l’argent de poche pour faire des courses. Et comme il pouvait pas faire autrement, ouais, autant l’exprimer. Autant râler avec le corps, si ce n’est les mots. Et puis même, pourquoi c’est lui qui doit y aller seul ?! Si lent d’esprit qu’il percute qu’en revenant, lui rendant la monnaie et lui imposant de porter les sacs. La question sort de nulle part, lui fait arquer un sourcil interrogateur, extirpant déjà une cigarette du paquet.  t’es sérieux, tu me demandes vraiment si je connais le mec qui vit en face de chez moi ? on est pote, pourquoi ?  Et puis il peut pas s’empêcher d’y penser, parce que justement il le connait, Wubin. Il peut pas s’empêcher de l’envisager et ça le fait plisser les yeux, articullant plus difficilement sa question.  ..... pourquoi?  Ils auraient pas... Pas vrai ?