A ce moment-là, Yeon regrette plus que tout d’avoir accepté de couvrir son ami ce soir. Ce qui avait commencé comme un simple service rendu s’envenime petit à petit. Il aurait pu être tranquillement chez lui avec sa petite-amie à regarder n’importe quel film sur le petit écran de sa télévision et profiter un repos longuement attendu. Certes, ce n’était pas seulement par simple amitié qu’il avait accepté, il y’avait de ça, mais il y’avait aussi l’argent en plus qu’il se fera. Ce restaurant était bien mieux fréquenté que celui où il travaillait, plus populaire et tendance, il gagnerait certainement l’équivalent d’une bonne semaine de boulot en bonus et il est le dernier à cracher devant quelques wons de plus. Avec son train de vie, chaque won compte et il garde aussi en tête l’anniversaire de celle qui partage ses journées, pour une fois il pourrait lui offrir un cadeau assez digne. Rien de grandiose, mais ce sera toujours mieux que les babioles du marché. Et peut-être qu’il a pensé pendant un bref instant à se détourner du bruit et des voix dont le ton monte progressivement, mais il en est incapable. Il n’y avait aucun doute que si cette altercation avait eu lieu dehors, Yeon aurait été le premier à porter un coup. Il avait le sang brûlant, le moindre écart réussissait généralement à lui faire craquer les poings d’envie de les enfoncer dans le premier venu. Mais il se souvient de l’endroit où il se trouve, de la confiance que son ami avait eu en lui. Il ne pensa même pas à répondre quand un coup lui fut assené, les idées encore troubles, il titube quelques secondes avant qu’un bras ne vienne le retenir. Une cliente qu’il reconnait rapidement. « Vous devriez faire attention aussi. » trouve-t-il plus important à rétorquer, c’est plus à lui de la protéger si la situation dégénère. Heureusement, il remarque rapidement les bruits devenir plus bas jusqu’à presque disparaitre. « Il doit y’en avoir dans la cuisine, vous pouvez m’y accompagner si ça vous va. » Il est toujours sonné par le coup et il remarque que les autres employés sont toujours affairés à pousser l’homme vers la porte de sortie. Il se relève et se maintient à la jeune femme, faisant pourtant attention à mettre le moins de poids possible. « Merci. » souffle-t-il timidement une fois qu’ils sont à l’intérieur de la cuisine.

Ces gens-là, Iseul ne les connaissaient que de vue. Des amis d'amis d'amis, et si elle avait été invitée, c'était simplement par pur hasard. C'était un grand groupe au final alors elle avait pu se fondre facilement dans la masse. De nature sociale, elle n'avait pas eu de mal à prendre part aux discussions et aux débats qui circulaient parmi eux. Les verres défilaient un à un. La jeune femme avait pris la peine d'en vider deux ou trois, sans jamais dépasser ce quota. Elle savait parfaitement ce qui l'attendait après le quatrième verre et qui sait ce qu'il pourrait bien lui arriver de pire encore. Personne ne lui empêchera de faire une gaffe ici, ils n'étaient pas assez proches pour. Et en jetant un coup d’œil à son portable, Iseul sentit qu'il était bientôt temps pour elle de rentrer. D'autant plus que le restaurant n'allait pas faire feu plus longtemps avant de fermer ses portes pour la soirée. Elle pouvait entendre les soupirs fatigués des employés d'ici. Perdue dans ses pensées, elle en fut tirée par le grand bruit qui avait résonné dans la salle. Tous les regards étaient à présent rivés sur la scène principale, celle qui avait captivé toute l'attention du public. Un des gars qui groupe, le plus bruyant de tous, s'approchait dangereusement d'un autre client, visiblement bien agacé. Personne n'eut le temps de souffler que la situation dégénérait déjà, laissant un pauvre employé se faire emporter par la mêlée. Tout partait en éclats. Il n'avait suffi que d'un instant pour. Immédiatement, Iseul se leva pour se précipiter aux côtés de l'employé pris à tort dans cet échange de coups et de poings. Elle passa un bras autour de ses épaules, histoire de le tenir en place. « Sacré coup, vaut mieux vous éloigner. » lui souffla-t-elle avant de le traîner vers une chaise, un peu plus loin. Le groupe se chargeait de calmer les tensions pour certains, pendant que d'autres ne faisaient que les animer un peu plus en provoquant. Des gamins. « Un peu sonné ? Vous voulez que je vous trouve un sachet de petits pois ? » proposa-t-elle en observant brièvement le visage du jeune homme. Pauvre de lui, il aurait sûrement préféré être resté chez lui, elle le sentait.

@no yeon

A ce moment-là, Yeon regrette plus que tout d’avoir accepté de couvrir son ami ce soir. Ce qui avait commencé comme un simple service rendu s’envenime petit à petit. Il aurait pu être tranquillement chez lui avec sa petite-amie à regarder n’importe quel film sur le petit écran de sa télévision et profiter un repos longuement attendu. Certes, ce n’était pas seulement par simple amitié qu’il avait accepté, il y’avait de ça, mais il y’avait aussi l’argent en plus qu’il se fera. Ce restaurant était bien mieux fréquenté que celui où il travaillait, plus populaire et tendance, il gagnerait certainement l’équivalent d’une bonne semaine de boulot en bonus et il est le dernier à cracher devant quelques wons de plus. Avec son train de vie, chaque won compte et il garde aussi en tête l’anniversaire de celle qui partage ses journées, pour une fois il pourrait lui offrir un cadeau assez digne. Rien de grandiose, mais ce sera toujours mieux que les babioles du marché. Et peut-être qu’il a pensé pendant un bref instant à se détourner du bruit et des voix dont le ton monte progressivement, mais il en est incapable. Il n’y avait aucun doute que si cette altercation avait eu lieu dehors, Yeon aurait été le premier à porter un coup. Il avait le sang brûlant, le moindre écart réussissait généralement à lui faire craquer les poings d’envie de les enfoncer dans le premier venu. Mais il se souvient de l’endroit où il se trouve, de la confiance que son ami avait eu en lui. Il ne pensa même pas à répondre quand un coup lui fut assené, les idées encore troubles, il titube quelques secondes avant qu’un bras ne vienne le retenir. Une cliente qu’il reconnait rapidement. « Vous devriez faire attention aussi. » trouve-t-il plus important à rétorquer, c’est plus à lui de la protéger si la situation dégénère. Heureusement, il remarque rapidement les bruits devenir plus bas jusqu’à presque disparaitre. « Il doit y’en avoir dans la cuisine, vous pouvez m’y accompagner si ça vous va. » Il est toujours sonné par le coup et il remarque que les autres employés sont toujours affairés à pousser l’homme vers la porte de sortie. Il se relève et se maintient à la jeune femme, faisant pourtant attention à mettre le moins de poids possible. « Merci. » souffle-t-il timidement une fois qu’ils sont à l’intérieur de la cuisine.

Des dérapages, Iseul en avait vu beaucoup dans sa vie. Côtoyant au quotidien des cas irrécupérables et vivant dans un immeuble qui laissait à désirer, la jeune femme avait eu d'innombrables occasions de frôler des bastons. Peut-être était-elle aussi très douée pour attirer les problèmes à elle et d'autant plus lorsqu'il s'agissait de s'en sortir. Et pour le coup, la deuxième idée était la bienvenue. « Ne vous en faîtes pas pour moi. Et y a pas de quoi, voyons. » La jeune femme pouvait se débrouiller et ce jeune employé avait l'air en plus grande difficulté qu'elle ne l'était à l'instant. « Passez un bras autour de mes épaules, je vais vous y emmener. » dit-elle en laissant le jeune homme se reposer sur elle pour avancer jusqu'aux cuisines. Derrière eux, les cris montaient toujours autant. Le calme tentait de revenir, mais les plus chaotiques ne semblaient en rien enclins à changer d'avis. S'éloigner était ce qu'il y avait de mieux à faire pour le moment. Si bien que la jeune femme s'était sentie bien plus légère après avoir traversé les portes battantes de la cuisine. Elle repéra assez vite une chaise dans le coin de la pièce sur laquelle elle déposa le blessé. En tâtonnant un peu, elle trouva le congélateur et attrapa le premier sachet à portée de mains. Puis elle revint aux côtés de l'employé afin de foutre le sachet à l'endroit même de l'impact. « Ça devrait aller mieux après quelques minutes. Vous ne vous sentez pas étourdi, j'espère ? » demanda-t-elle, soudainement soucieuse. Manquerait plus qu'il collapse en plein milieu de la cuisine et qu'Iseul soit contrainte de traîner son grand et lourd corps jusqu'à l'hôpital de ses petits bras. Les chances de survie auraient été minces. « Je ne vous vois pas souvent ici, vous êtes nouveau ? » se permit-elle de demander en s'appuyant contre le plan de travail. Ils étaient coincés là pour un temps, autant s'occuper.

@no yeon