Et sa main claque sur sa peau, ses larmes dégouline sur ses joues. Il crie, il frappe, elle pleure. Ta mère, elle pleure et tu ne comprends pas très bien, ton petit corps d'enfant à peine visible caché derrière cette porte entrebâillée. Tu hurles dans ta tête, tu veux pleurer avec elle. Pourquoi ton père frappe ta mère est ce qu'elle a été méchante ? Pourquoi il te frappe toi aussi de temps en temps ? Ça fait si mal, c'est si dur. Est ce que c'est de ta faute ? Est ce que tu as provoqué tout ça ? Tu n'as que 4 ans, et cela, dur depuis toujours. Cette violence est permanente, effrayante, tu baisses la tête dès que ton père prononce ton prénom, dès qu'il s'adresse à toi. Mais a ce moment la, tu as osé lever les yeux, ce regard innocent gorgé de colère ... T'as voulu la défendre ta mère.
Tu n'aurais pas du, le verre se brise, le bruit sourd de son point qui s’écrase contre le bois de la table, ton cœur qui palpite ... Tu ne te souviens plus ensuite.

Tu te réveilles ce matin là, dans ton lit, 17 ans seulement , les années ont passée et tu n'es rien de bien glorieux , un ado en recherche de personnalité. Ils se sont séparé durant l'année de tes 5 ans tes parents, et ta mère t'avait pris avec elle à Séoul, laissant Busan et l'odeur de la mer derrière vous. La capitale Sud-coréenne témoigne désormais de tout ce qui peut bien constituer qui tu es. Seul , ta mère avait toujours été absente, travaillant d'arrache pieds, collectionnant les aventures et relation à court terme ... Rien de stable, tu ne te rappelles même plus vraiment de ton père si ce n'est que quelque flash-back douloureux remplis de violence. Tu traînes tes bagages noirs depuis toujours. Tu sors, tu bois, une vie décadente, une année scolaire peu fructueuse. Tu fais partie de ces gars que l'on voit traîner dans la rue depuis toujours, le regard parfois vide, parfois assassin. La gueule de l'ado paumé qui n'a toujours pas fixer ses repères. Tu as commencé à boire très jeune hélas, est ce que ton foie tiendra ? Hors la loi , tu ne sais pas qui tu es.


Elle est si belle, elle les surpasse toute, une sourire d'ange, quelque chose de rassurant dans le regard. Avec elle, tu ris, tu ris comme tu n'avais jamais ri. Elle a ce petit truc qui fait qu'elle se démarque de toutes les autres. Elle te fait te sentir comme si tu étais réellement capable de dominer le monde. Tu doute parfois tout de même, parce que tu as toujours douté de tout, mais cette année la, celle de tes 22 ans, tu lui passais la bague au doigt. Son corps de nymphe paré de ce tissu en dentelle blanc ... Ce jour la, c’était le plus beau jour de ta vie.



Tu l'entends crier, il est 13 heures et tu n'as dormis que 3 heures ce matin. Le bonheur n'est qu’éphémère et ton fils hurle à s'en faire péter les cordes vocales. Tu es seul dans ton lit, le gamin n'as que 1 an et sa mère, ta femme s'occupe de lui presque seule, tu ne sais pas changer une couche et rare sont les moments où tu as daigné lui donner le bain. Gros cliché ... Plus rien ne va chez toi. Perdu, frustré, insatisfait. Tu marches sur le fil de ta vie en attendant quelque chose qui ne semble pas sur le point d'arriver. Depuis quand tu n'as plus couché avec ta femme ? Depuis quand n'as-tu plus ressentis ton cœur bondir à l'idée de la voir ? Elle ne prend plus tellement soin d'elle et tu fais tout pour l’éviter, pour éviter ton gosse. Les responsabilités, tu ne les prends pas à la maison... Tu préfères les prendre dans ton bar, c'est pour toi l'amour de ta vie, le vrai. Est ce que cela te satisfait ? À moitié, c'est mieux que rien. Mais tu le chéris. Tu as épuisé toutes tes économies amassée en enchaînant les petits boulots pour y parvenir. Un endroit qui pourra recueillir tout les âmes perdue, un peu comme la tienne.

Ton fils à deux ans, il ne va pas à l’école et ta vie n'as pas changé d'un pousse ... Enfin, presque, maintenant, il y a ce sale gamin derrière le bar ...