((take me away)) • (-18)

take me away

take me as fast as you can

Impatience.

Elles étaient rares, ces fois-là. Ces fois où ses soirées commençaient moroses, où il n’avait envie de rien ; où cette solitude qu’il cherchait tant à fuir finissait par le consumer. Où il se plaignait silencieusement de n’avoir aucune compagnie pour la nuit, lui si habitué à la chaleur des bras d’une personne quelconque, juste un divertissement, une manière de ne simplement pas se renfermer ; et où pourtant il n’avait aucune envie de bouger pour aller s’en chercher une. Il aurait pu appeler une de ses conquêtes habituelles, ou une ex petite-copine avec qui il lui arrivait de remettre le couvert, mais il n’avait pas envie. En vérité il n’avait pas envie de présence féminine ce soir ; et pour avoir un homme à ses côtés, il fallait qu’il descende dans les bas quartiers, et il avait encore moins envie de partir à la chasse, de se saouler jusqu’à ne plus marcher droit pour trouver celui qui pourrait lui faire oublier jusqu’à son propre nom. Alors même s’il avait envie de chaleur et de plaisir, il n’en avait pas assez envie pour trouver la force de se lever et d’aller en chercher. C’est donc comme un malheureux malaimé qu’il était roulé en boule sur son grand lit, les yeux rivés sur l’écran de son ordinateur portable -évidemment, quitte à noyer cette soirée sous la flemme, il n’avait eu aucunement la foi de le brancher à sa télé- devant un épisode quelconque d’une série quelconque. Une heure à peine qu’il était comme ça et il ne comptait plus le nombre de soupirs qui lui avaient échappé. Il se sentait horriblement seul, presque abandonné, et il détestait ça plus que tout.

Mais finalement la délivrance à ses pensées maussades arriva finalement, sous la forme d’un sms qu’il s’empressa d’ouvrir ; et qui lui tira son premier sourire de la soirée. Son hyung préféré s’inquiétait pour lui, et il se sentit tout euphorique rien qu’à cette idée. Alors Lei Hwan mit son épisode en pause et s’allongea sur son grand nid froid pour lui répondre ; et finalement quelques messages suffirent pour qu’ils décident ensemble, que le plus jeune vienne diner avec lui, dans son appartement. Alors après une dernière petite taquinerie, Lei Hwan attrapa un sac où il fourra en vrac quelques affaires dans l’optique où il resterait vraiment pour la nuit, au cas où – puis il saisit son portable, éteignit son ordinateur et toutes ses lumières, et fila discrètement hors de chez lui. Ses parents ne l’empêchaient pas de sortir le soir, mais il valait mieux qu’ils ne lui demandent pas où il allait comme ça. Alors il enfila ses chaussures, attrapa les clés de sa voiture, et le voilà parti en direction de l’appartement de son ami.

Un détour promis par leur fast food préféré, Lei Hwan commanda ce qu’il savait que son hyung préférait, puis repris la route jusqu’à sa destination. Une place pas trop loin pour garer sa jolie machine au noir laqué, et après un dernier grondement de son estomac éveillé par l’odeur de friture dans son véhicule, il attrapa son sac en craft et fila en direction du bâtiment. Ses pas connaissaient par cœur le chemin de l’appartement 403, à la porte duquel il s’empressa de cogner. « Hyuuuung », couina-t-il comme un chiot égaré qui grattait à la porte pour entrer. « Hyuuung c’est Lei Hwan ! Ouvre moi ! » Ses pleurnicheries volontairement exagérées finirent d’ailleurs par aboutir quand la porte s’ouvrit sur le visage de son ami, auquel il fit un immense sourire presque un peu trop innocent. « J’ai la dalle hyung, ça sentait trop bon dans ma bagnole ! » Puis il entra, une fois avoir acquis l’autorisation de le faire, et glissa d’un pas habitué à travers l’appartement pour déposer la pitance sur la table basse. « Votre diner est servi Monseigneur. », lança-t-il d’un ton plaisantin avant de sortir tous les aliments du sachet brun.

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TAKE ME AWAY

Encore une journée trop longue à sillonner Seoul à toute vitesse. A fourrer des corps tuméfiés et sanguinolents d'imprudents dans ton ambulance. Des grands-mères en détresse respiratoires. Des petits cons aux os brisés qui pensaient qu'un trampoline n'était pas dangereux... A croire qu'ils s'étaient tous mit d'accord sur la date. T'as même pas pu compter tes aller-retour pour une fois. Toi qui certains jours t'ennuie tellement derrière ton volant, ton véhicule stationné dans le garage en attente d'action, que t'en es venu a atteindre le niveau 3 432 de candy crush... T'es lessivé. Pourtant connu pour être une boule d'énergie que rien n'arrête, tu quittes le service presque muet. Les cheveux mal séchés après ta douche. Parce que t'as juste hâte de rentrer... Et surtout de manger. Si possible écroulé devant la télé. Chose rare, t'as même plus la foi de sortir arpenter les clubs à la recherche d'une proie. Tu seras déjà satisfait de pouvoir simplement calmement te gratter les couilles sur ton canapé.
Cela dit, ce n'est pas pour autant que tu ne te languis pas d'une peu de compagnie.

Installé dans ta vieille voiture en fin de vie, tu parcours ton téléphone avant de démarrer. Les noms de filles remplissent ton répertoire, mais tu n'as envie de contacter aucunes d'entre elles ce soir. Elles vont juste te faire chier, tu vas devoir faire des efforts pour ne pas être trop écroulé comme une limace sans grâce et te montrer séduisant. Non, non. Définitivement pas ce soir. T'as juste envie de simplicité. Et lorsque le nom de Lei apparait dans ton champs de vision, tu t'arrêtes dessus. Parfait. La compagnie de ton dongsaeng est toujours agréable. Et le fait que ce soit généralement lui qui paie pour vos repas n'est pas un désavantage...
Tu joues presque à l'innocent lorsque tu l'invites à venir bouffer chez toi., proposant d'aller toi même au fast-food, une prière en tête pour qu'il te réponde qu'il s'en chargera. Ah, tu souris lorsqu'il t'informe que, comme espéré, c'est lui qui régale ce soir. Ton portefeuille si fin ne s'en portera que mieux, et ton estomac se réjouit d'avance.

La route jusqu'à ton appartement te parait bien trop longue. T'en as marre de rouler aujourd'hui. Et t'es soulagé de pouvoir enfin te garer et monter quatre à quatre les marches jusqu'à ton petit nid.
Comme toujours, t'es accueilli par ton chihuahua surexcité qui dérape sur le sol pour venir te sauter dessus... Et c'est bien la seule à te saluer. Chez toi, c'est le calme plat en dehors des jappements de Croquette. T'appelles tes colocataires, mais personne ne répond. Après avoir réussi à ôter tes chaussures, dans un combat d'attention entre tes lacets et ton chien, tu te diriges vers le comptoir de la cuisine pour y trouver une note - On est au cinéma puis on va au bar, rejoins nous si tu veux - Tu souris tendrement. Sûrement Seo Kyun qui t'a laissé un tel mot, parfois il a tendance à vivre encore dans une autre époque et oublier que les téléphones existent...
Froissant le papier, tu le jettes à la corbeille. Qu'ils s'amusent sans toi, t'as déjà fais d'autres plans de toute façon. Et ce plan, tu l'attends avec impatience.

Te dirigeant vers ta salle de bain, tu vérifies ton reflet dans le miroir. T'as beau n'avoir aucunes chances avec cet hétéro, t'aimes pas trop avoir sale mine devant un garçon que tu trouves séduisant malgré tout. Tu joues avec tes mèches encore humides pour tenter de leur donner une direction contrôlée. Mais tu finis simplement par pousser un soupire en les ébouriffants lorsque tu réalises que ça sert à rien d'essayer de les dompter ainsi.
Avant de retourner au salon, tu ouvres tout de même les deux premiers boutons de ta chemise, ajustant l'ouverture sur le haut de ton torse que cela offre. Subtil. Tu te fais un clin d'oeil à toi même, suffisamment satisfait, puis tu quittes la pièce.

Un bonbon mentholé fourré dans ta bouche, puis une cigarette glissée entre tes lèvres. Tu attends d'entendre frapper à ta porte presque en trépignant. Faisant les cents pas chez toi pour vérifier que tes colocataires n'ont rien laisser trainé. Toi qui aimes que tout soit parfaitement rangé...
Enfin, Lei s'annonce. Il cogne et geint derrière la porte. Il pourrait presque faire la compétition avec Croquette, lorsque tu la laisses hors de ta chambre pour ne pas qu'elle perturbe tes activités d'adultes... Un sourire sur les lèvres, tu t'empresses d'aller lui ouvrir. Avec lui vient l'odeur du fast-food, elle s'empresse de se glisser dans tes naseaux, et ton estomac en gronde d'impatience. "Tu m'étonnes. J'ai tellement faim, j'étais à deux doigts de tomber dans les pommes si tu n'étais pas arrivé." Tu dramatises tout en te poussant pour le laisser entrer.
Comme un réflexe, tes yeux glissent sur son fessier lorsqu'il te dépasse pour se rendre jusqu'à la table basse. T'aimes bien marcher derrière lui.. C'est toujours un plaisir. D'autant plus que le gamin à l'art de savoir porter un jeans moulant.
Tu te perds un instant sur cette vue avant de secouer la tête. Ça sert à rien de fantasmer de toute façon... Vous n'aurez jamais ce genre de relation. Ami. Juste amis. Un concept pour toi, vraiment...

Tu te jettes pour atterrir en position tailleur dans le canapé le plus proche de la table, laissant ta cigarette mourrir dans le cendrier avant de frotter tes mains tandis qu'il sort les burgers et les frites. Si mauvais pour ta ligne, mais si bon pour ton morale... "Merci pour la livraison, Hwanie." Tu glousses, les yeux rivés sur la pitance. T'attrapes déjà le burger que tu sais pour toi. Poussant un râle guttural satisfait. "Tu connais si bien mes goûts." Tu remarques, conquis par le choix qu'il a fait pour toi. Tu croques une première bouchée, la plus grande que tu puisses prendre. Mais cela cause presque un carnage. De l'autre côté du burger, l'excès de sauce cherche à s'échapper, coulant déjà contre ton doigt. Putain c'est vraiment impossible de manger ces trucs là proprement il faut croire.
Tout en mâchant cette première bouchée, tu le reposes vite dans son emballage pour limiter les dégâts. Par soucis de ne pas gâcher de sauce, tu passes ton doigt entre tes lèvres pour la récupérer plutôt que de la nettoyer avec une serviette.
Levant ensuite les yeux vers le gamin tout en riant de ta situation de goinfre. "Mh... Du coup t'as prévu de passer la nuit ici ? Je te préviens, mon lit est plutôt étroit... Et sinon, c'est le canapé. C'est toi qui vois." T'informes en finissant ta bouchée, la main devant ta bouche pour ne pas non plus être un gros bourrin.

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take me as fast as you can

Un dernier coup d’œil dans le rétroviseur arrière de sa voiture. Une mèche de cheveux replacée correctement, qui reprendrait sans doute son initiale place rebelle d’ici une ou deux minutes. Un sourire, un clin d’œil, un air fier et assuré, et il était sorti, son sac en craft embaumant la malbouffe dans toute sa voiture. Un dernier coup d’œil pour s’assurer que le bolide de luxe ne craignait rien, dans ce quartier pas vraiment habitué à voir ce genre de véhicule garé là. Il vérifia sa tenue, sa coiffure, ses dents, une dernière fois. Non pas qu’il voulait séduire – quoi que, il n’aurait pas vraiment été contre, connaissant parfaitement l’aura séductrice de celui chez qui il se rendait, mais ce dernier le prenait, comme beaucoup de monde, pour un hétéro pur et dur, et aussi agréable à regarder soit-il, il ne pouvait pas se résoudre à succomber. Sans doute trop à perdre. Néanmoins, ce n’était pas parce qu’il n’allait pas se retrouver les jambes en l’air qu’il ne pouvait pas se laisser aller à être séduisant. Il n’y pouvait rien, il aimait plaire, il aimait cette lueur dans le regard des gens quand ils le voyaient, il aimait se donner cet air de proie impossible à capturer. Même si avec lui, il se donnait surtout des airs de petite chose en mal d’affection à protéger. Un ami proche, à qui il dévoilait certaines faiblesses, certains côtés qu’il ne montrait pas à beaucoup de gens. Peut-être qu’un jour il lui montrerait les travers de sa sexualité, qui sait.

En attendant, il était là, à chouiner à sa porte en attendant qu’il lui ouvre, et en implorant toutes les forces de l’univers pour ne pas tomber dans les pommes tant il mourrait de faim, encore plus depuis que l’odeur du festin qui l’attendait lui embaumait les narines. Puisque c’est lui qui avait payé, il en avait profité pour prendre des extras, connaissant l’appétit de son ainé et sa gourmandise pour ces petites choses enveloppées de friture et d’huile qui éveillaient leur gourmandise. Une chance pour lui, que son paternel soit plein aux as et qu’il ne surveille pas vraiment ses dépenses. Il fallait bien que cette fortune empoisonnée lui serve à quelque chose… Un immense sourire sur ses petites lèvres fines quand il vit la porte s’ouvrir sur son ami, toujours aussi nonchalant et sexy. Wu Bin était sans doute parmi les mecs qui lui donnaient le plus de fil à retordre, concernant ses cachotteries quant à son attirance pour les hommes… parce que merde, c’était vraiment légal, cette vue qu’il lui offrait là ? Heureusement qu’il était bon comédien. Jouer la comédie, il l’avait fait toute sa vie. « Content de t’avoir sauvé la vie alors ! » s’écria-t-il joyeusement, avant de le dépasser pour se rendre à l’endroit de leur festin.

Lei Hwan s’écroula sur le canapé aux côtés de son ami, pas besoin de convenances avec lui. De toute façon, comment aurait-il pu rester crédible et jouer au fils de bonne famille parfaitement bien élevé, avec un burger plus gros que son visage suintant de sauce et de gras entre les mains ? Autant éviter une mascarade, Wu Bin le connaissait bien, et c’était déjà bien assez fatiguant de feindre l’indifférence devant ce mec beaucoup trop sexy, pour qu’en plus il s’épuise à s’asseoir et manger convenablement. « Pas de quoi hyung, ça me fait plaisir. » Il haussa les épaules. Si ce diner pouvait sembler couter une fortune pour son ainé, pour lui il était d’une banalité dramatique. Il se laissa tomber le dos contre le dossier du sofa, croquant dans son sandwich encore chaud, qu’il avait simplement gardé dans son emballage en papier pour ne pas tâcher ses vêtements et… Exactement pour éviter la catastrophe qui venait d’arrivé au plus âgé. Le petit brun éclata de rire et l’observa se démener avec sa sauce, non sans légèrement tressaillir en le voyant se fourrer les doigts dans la bouche comme ça. Putain, c’est vraiment illégal, pensa-t-il alors que ses dents de devant légèrement plus longues que les autres, attrapaient sa lèvre inférieure pour la mordiller légèrement. Merde, il était tellement en manque de chaleur humaine ce soir qu’il était sur le point de se démasquer tout seul comme un con. Il sursauta légèrement, revenant à lui quand Wu Bin pris la parole à son attention, et concentra illico sur son hamburger dont il prit une nouvelle bouchée, avant de répondre, la bouche encore à moitié pleine. « J’m’en fous même si je dors par terre, en vrai. Même si dormir avec toi me dérangerait pas. C’est juste que… » Il soupira, agacé par sa propre situation et son sentiment de solitude qui l’avait poussé à venir ici. « J’avais vraiment pas envie de dormir tout seul ce soir. Mais j’avais pas non plus envie d’aller voir une de mes meufs, elles m’auraient pris la tête, j’suis pas d’humeur. » Un nouveau haussement las d’épaules. Son ainé savant très bien qu’il collectionnait les conquêtes – du moins il savait pour les féminies, pas besoin donc de prendre de pincettes pour évoquer les nombreuses filles qu’il aurait pu appeler pour ne pas passer la soirée tout seul. « T’es vachement plus sympa qu’elles toutes réunies hyung » souffla-t-il pour conclure, soulignant qu’il était ravi d’être là et pas entre les bras d’une de ces filles. Même s’il avait cruellement besoin de sexe pour se sentir mieux, il préférait passer une soirée tranquille avec son ami plutôt qu’avec une d’elles. La chair des femmes ne lui faisait pas envie ce soir, peu importait combien il se sentait en manque ; manque qui se traduisit peut-être un peu trop, à la manière inconsciemment aguicheuse dont il entoura la paille de sa boisson, de ses lèvres et sa langue, pour en prendre une gorgée, l’air un peu perdu et ailleurs.

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TAKE ME AWAY

Le gras trouve facilement sa place dans ton estomac qui était bien trop vide à ton goût. Tellement affamé que tu t'en fous partout. Concentré sur la gestion des dégâts causés par la sauce, tu ne remarques pas la réaction étrange de ton invité. Sa lèvre mordue. De toute façon tu ne l'aurais probablement pas interprété comme un trouble causé par le désir. Loin d'imaginer que ton cadet cache un secret que tu adorerais découvrir. Tu ne vois en lui qu'innocence, relation platonique. Toi même, tu t'efforces de ne pas le convoiter. Après tout, à quoi bon ?

Tu t'amuses de son envie de passer la nuit ici. Ça te rappelle l'adolescence, quand toi même tu découchais chez tes copains de classe, passant la nuit entière sous la couette à regarder tout bas des films d'horreurs. Devant retenir tes cris de panique pour ne pas éveiller les parents qui vous pensaient sagement endormis.
Ce n'est plus dans tes habitudes d'accueillir de simples amis dans ton lit, ça fait même longtemps que tu n'as pas partagé un oreiller sans arrières pensées. En tout innocence. L'idée te parait même devenue étrange. Dormir habillés, sans avoir couvert vos corps de sueur et autres fluides, la respiration calme. Pour certains une banalité, pour toi une expérience qui te change de tes habitudes.
Peut-être même l'annonce d'une torture... Ton matelas étroit rend difficile l'espace personnel. Voir impossible de ne pas se retrouver l'un contre l'autre. Si lui en restera sûrement de marbre, tu n'es pas certain que cela soit ton cas. Tes efforts ont leurs limites et tu n'es pas particulièrement doué lorsqu'il s'agit de réprimer la tentation. Tu peux déjà voir la scène d'ici. Dos contre dos pour éviter de se respirer à la figure, ce postérieur que tu aimes bien trop regarder contre le tien... Demain c'est sûr, ta douche risque d'être un peu plus longue que d'habitude après une telle nuit.

Tu souris de l'entendre suggérer de dormir par terre. Ton lit n'est qu'un matelas au sol, alors ça ne ferait pas grande différence... Doucement tu secoues la tête, laissant entendre que tu ne comptes pas le laisser dormir vulgairement sur le vieux lino plastifié et usé de ton appartement. Si vraiment la nuitée étroite devait poser problème, tu prendrais toi même le canapé. Ou tu irais simplement dormir avec ton meilleur ami qui a un lit bien plus spacieux que le tien. Mais le brun poursuit en te faisant comprendre qu'il ne sera pas nécessaire d'en arriver là. Il ne veut pas dormir seul... La torture semble être au rendez-vous pour toi ce soir. Tu te demandes si vous finirez comme de parfaits enfants, devant un film qui te poussera à toujours garder un oeil sous la couverture. Mauvaise idée probablement puisque ton petit coeur de froussard te pousserait probablement à te jeter dans ses bras...
"Je suis flatté." Tu ricanes. Te retenant de faire un commentaire sur la partie particulièrement sympathique de toi que ton cadet ne connait pas... Et c'est bien dommage pour lui.

Tu manques soudain de t'étouffer sur ta bouchée, tes yeux sur lui ont tout de suite capté la paille dans sa bouche. Cette façon bien trop aguicheuse de la laisser jouer avec sa langue. Avec cette innocence outrageante. A croire qu'il a apprit à boire du soda dans un tuto porno. Parce que putain, cette vue est délicieuse. T'as beau essayer de faire tous les efforts que tu peux pour refouler tout désir déplacé, la tache s'avère ardue face à une telle vue.
Tu déglutis ta bouchée avant même de l'avoir mâchée correctement. Te raclant ensuite nerveusement la gorge. Putain, ce gosse est vraiment illégal. C'est probablement parce qu'il ne comprend pas les pensées vicieuses entre hommes qu'il ne réalise pas à quel point son attitude peut troubler... En tout cas, ça réveille une certaine malice en toi. Laissant tes commissures se rehausser à nouveau, ton penchant dragueur commence à faire surface bien malgré tes résolutions. "On peut se serrer. Par contre je te préviens, c'est pas impossible que, par réflexe, je te plotte en dormant... Quand je suis inconscient, je me pose plus la question de savoir qui est avec moi, hétéro ou pas. C'est une forme de somnambulisme je crois. Ou une habitude. En tout cas, faudra pas t'en offenser." Tu joues un peu avec lui, lui laissant croire que tes mains risquent d'être baladeuses dans ton sommeil. Bien entendu, t'en as aucune idée. Généralement, quand tu dors, tu dors... Comme une masse. Replié sur toi même dans ton coin du lit, tel un enfant. On pourrait même te prendre pour un innocent. Mais t'as envie de le taquiner un peu, de tester ses réactions. Curieux de voir si ce genre de promesses fera rosir ses joues. Le sourire joueur. "Au pire, ce sera le moment de découvrir ce que ça fait de se prendre une main aux fesses de la part d'un autre homme." Tu ris doucement en fourrant une nouvelle bouchée dans ta bouche, lui accordant un clin d'oeil complice.

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Tournis.

Y’avait une certaine chaleur, un genre de tension indescriptible, qui venait de se glisser entre son ami et lui. Le genre de moment tendu, où on se sent partir, où la tête tourne, où le souffle se coupe, s’accélère, où les yeux se font baladeurs et brillants d’intensité. Le genre de tension qu’il adorait ressentir pourtant, cette sensation qui lui donnait toujours un demi feu vert, quand un sourire lui suffisait pour fondre sur une paire de lèvres comme un prédateur sur sa proie. Les moments intimes démarraient toujours de là, d’effleurements à peine osés, de jeux de regards, de tentations timides, de souffles saccadés. Tout son être était toujours sensible à ces moments-là ; et c’était bien ça qui venait de s’instaurer, à l’instant, entre Wu Bin et lui. Il était pas con, le Kang, il savait très bien que son ainé lui plaisait, et il savait tout autant que lui n’était pas non plus indifférent à sa personne. Cette lueur qu’il voyait parfois dans son regard, elle trompait personne, il l’avait tant vue, tant appréhendée, tant convoitée, dans les yeux de tant de personnes. Alors tous ses sens lui hurlaient de tout simplement se laisser aller, de venir chercher la chaleur de son ami, son affection, sa violence torride, ses bras et tout ce qu’il pouvait avoir d’autre à lui offrir, juste pour une nuit, juste pour l’aider à se sentir rien qu’un petit peu mieux, comme il en avait tant besoin. Tout son corps le suppliait presque de le faire. Et bordel, qu’est-ce qu’il en avait envie. Mais il pouvait pas ; il avait trop à perdre, si jamais il laissait trop de monde être au courant pour son attirance pour les hommes, il risquait gros, vraiment trop gros.

C’était juste parti d’un doigt dans sa bouche, d’une paille dans la sienne, des gestes tellement anodins, mais qui éveillaient un putain de brasier au fond de ses tripes. Une connerie d’incendie qu’il cherchait à éteindre autant que possible. Et cette foutue solitude qui l’avait poussé à venir ici, elle lui jouait des tours. Parce que maintenant qu’il avait certifié qu’il voulait dormir avec lui, il sentait qu’il s’en mordrait les doigts, à devoir continuer à feindre l’indifférence en passant la nuit dans son lit, contre lui, alors que sa seule envie là tout de suite était de laisser son ainé le prendre sauvagement contre sa table basse. Et la seule chose dont il avait peur était que ça puisse se lire trop facilement dans le fond de ses yeux, quand il lui lança ce regard suppliant, en toute réponse à sa supposition au fait qu’il risquait de le peloter pendant la nuit. Putain, mais plotte-moi, touche-moi, caresse-moi, prends-moi, fais-moi ce que tu veux. Ses lèvres se pincèrent entre elles, il finit par détourner le regard quand ses pensées devinrent trop lisibles sur son minois à ses yeux, et lâcha un simple « Pas grave » aussi las et désinvolte que possible.

Mais voilà qu’il se fit insistant, malicieux, et soudainement beaucoup trop proche. Les yeux écarquillés à ces dernières paroles, il pouvait sembler prude et offusqué, comme le pauvre petit hétéro farouche qu’il prétendait être, et la mignonne couleur rose sur ses joues pouvait bien être justifiée d’un côté coincé à l’idée de se prendre une main aux fesses par son ainé ; en réalité il attendait putain de que ça. Cependant, cette supposée non-expérience le vexa un coup. Ses sourcils froncés, il oublia une seconde que c’était lui et entièrement lui qui avait déclenché une telle remarque désabusée de la part de Wu Bin ; une adorable petite moue avait tiraillé ses lèvres de bébé, et d’un ton outré et sincèrement vexé, il lança sans y faire attention « Tu me prends pour un mioche ? Je sais très bien c’que ça fait, j’me tape des mecs régulièrement j’te signale » Comme s’il s’agissait là d’une putain d’évidence, alors que non, c’en était pas une pour le plus vieux. Et c’était clairement lui qui avait voulu que ni lui ni personne de son entourage proche ne sache ça. Alors passée la petite crise de gamin qu’on croit encore pas assez grand, il se bloqua lui-même de sa propre connerie. Son visage traduisit parfaitement l’état de choc dans lequel il s’était mis tout seul comme un con, un ‘eh merde’ aussi gros qu’une maison dans les yeux, alors qu’il les détournait par embarras, cherchant à se rattraper comme il pouvait. « Enfin, j’veux dire… Euh… Hmmm… Rah, fais chier » finit-il par jurer à l’instar de lui-même, contrarié de s’être fait avoir comme ça. Au moins, il n’avait plus à se cacher, ni ses préférences, ni combien il avait cette irrépressible envie de coucher avec son ami, ce soir et depuis bien trop longtemps ; mais il se sentait encore trop dans son propre merdier pour relativiser autant.

[ootd] + with @Kwon Wu Bin

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C'était qu'un petit jeu pour toi. Taquin, tu voulais bousculer un peu ton pauvre dongsaeng aux moeurs bien différentes des tiennes. Ou tout du moins... C'est ce que t'avais toujours pensé. Tu ne t'étais clairement pas attendu à ce retournement de situation. Tu voulais le mettre mal à l'aise, mais c'est toi qui prends le coup. Sa réponse qui se traduit en une révélation qui te laisse bouche bée. Son air si innocent et adorable qui t'annonce crument que, lui aussi, baise des mecs. Sous le choc, ton burger en tombe de tes mains et tu clignes deux fois des yeux dans la direction de Lei avant de t'en rendre compte, t'es au ralenti. Baissant le regard sur ta pitance gâchée qui étale son gras et sa sauce sur le tapis persan usé, tu te lèves soudain d'un bond. "Merde ! Le tapis !" Ta nature maniaque t'impose un ordre des priorités bien étrange. Mais aussi une bonne opportunité pour prendre le temps d'encaisser l'information que tu viens de recevoir et qui te laisse confus.
Tu vois bien que c'était une fuite, qu'il s'en mord les doigts d'avoir craché ce morceaux qui visiblement était supposé rester un secret. Ce que tu as du mal à comprendre d'ailleurs. Pourquoi te le cacher alors qu'il sait clairement que, toi même, tu te perds contre les corps masculins. Ce n'est pas comme si tu risquais de le juger pour ça... Au contraire, tu as le profil même d'une oreille en qui il pourrait avoir confiance. Alors pourquoi semble-t-il tant regretter ? Pourquoi soupire-t-il comme s'il venait de commettre la plus grosse des conneries ?
Te raclant la gorge, tu te dépêches de ramasser le burger, déçu qu'il soit désormais bon à jeter et que ton festin subisse une telle fin prématurée. Puis, silencieux, ne sachant toujours pas quoi dire, tu te précipites l'air occupé vers ta cuisine pour attraper de l'essuie-tout que tu humidifies, espérant pouvoir sauver le tapis fétiche de ton colocataire.
Revenant sur la scène du crime, tu évites son regard, feignant d'être concentré sur ta tâche, frottant le tissus avec ardeur, jusqu'à faire disparaître les dégâts. Jusqu'à ce que tu n'ai plus d'excuse pour éviter le sujet...

L'ambiance joviale qui régnait dans ton séjour s'est évaporée. Désormais, la tension plombe l'air. Une gêne probablement partagée. Malaise de ne pas savoir comment gérer ce chamboulement. Restant au sol, tu t'assieds, dos contre le canapé. Soupirant. Vous allez pas pouvoir prétendre qu'il n'a rien dit... Alors tu te lances. "Bon je..." Mais déjà tu t'interromps, tu ne sais même pas ce que tu t'apprêtais à dire. Tu voudrais prétendre être détendu, pas plus chamboulé que ça... Normalement tu es toujours de ceux qui rient à tout, qui prennent tout à la légère. Un sourire et une bonne tape dans le dos avant de chasser cette ambiance de merde. Mais non putain, la vérité c'est que t'es complètement dérouté d'apprendre que ce gamin dont tu regardes plus les fesses que les yeux, que tu pensais hors de ta portée, complètement hétérosexuel, fait en réalité partie de ton espèce. Alors ton bouleversement explose. Comme si jusqu'à présent t'avais juste mis pause sur ta réaction. Comme si ça venait seulement de te percuter, alors que t'as juste un délai. "Tu... Tu quoi ?! T'étais sérieux Lei ? T'aimes les mecs, toi ? Est-ce que... tu me l'as jamais dis parce que je t'attire pas ou... ? " Déconcerté, la question se pose. Tu ne peux pas t'empêcher de penser qu'il te l'a peut-être caché de peur que tu te jettes sur lui si tu venais à l'apprendre... Comme un feu vert que tu aurais perçu. Et il n'aurait pas forcément eut tord...
Mais là soudain, tu te sens déçu... Parce que tu te sens indésirable, et c'est vraiment la pire sensation que tu puisses éprouver. Toi qui aimes penser que tu es un genre universel. Un tombeur qui n'a même pas à faire d'effort. Apollon incarné. N'es-tu donc pas à son goût ? Alors qu'il est tant au tien ?
Finalement ce n'est plus si grave que tu ai gâché la fin de ton burger, tu n'as plus très faim à présent. T'es juste... confus. Et dorénavant certain qu'il te sera impossible de partager un lit avec lui en toute innocence. Alors si tu n'es pas son genre, il fera mieux de prendre le canapé... Parce que maintenant que tu sais qu'il aime le contact des hommes, toutes ces pensées vicieuses que tu t'étais efforcé d'enfermer dans un coin et d'ignorer jusqu'ici refont surface avec force. Envahissant ta tête d'idées lubriques.
Tu ne réalises même pas que tu le fixes avec les yeux d'un chiot qui viendrait d'être battu. Homme déçu de ne pas être désiré. Tout ce que t'espères, c'est qu'il puisse te donner une autre raison pour justifier le fait qu'il ait gardé cette information secrète si longtemps, et contester le fait que tu ne lui plais pas. Parce que là, tout ce que tu veux, c'est enfin pouvoir te jeter sur lui. Laisser tes frustrations disparaître en autorisant tes fantasmes à se concrétiser.

[ootd] with @kang lei hwan

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take me as fast as you can

Silence.

Tout s’était déroulé si vite qu’il avait à peine compris ; cette soudaine révélation pour un simple mot qui l’avait vexé, cette envie de se reprendre qui avait lamentablement ratée, la réaction de son ami, la mort du burger sur le tapis. Tout ça en moins d’une minute, et à présent Lei Hwan avait l’impression d’avoir un marteau pilon dans la tête. Ses dents malmenaient ses lèvres au point qu’il risquait de les fendiller en deux, l’esprit perdu, ailleurs ; il avait même pas réagit quand son ainé était parti en courant pour nettoyer la catastrophe de sauce et de gras sur le tapis de son coloc, il avait pas plus réagit de pas le voir revenir s’installer près de lui comme avant ; et cette distance instaurée entre eux lui donnait envie de chialer et de prendre la fuite. Il était venu là pour passer une soirée tranquille sans prise de tête, pour juste se vider l’esprit, mais avouer qu’il aimait les hommes et qu’il avait menti à ce sujet à un de ses amis les plus proches faisait que le ramener à sa condition qu’il avait pourtant voulu fuir ce soir. Alors secrètement, en voyant Wu Bin se démener pour enlever cette tâche, en le voyant si confus, il espérait juste qu’il passerait à autre chose, qu’il ferait comme si il avait rien entendu, qu’ils pourraient reprendre cette soirée entre potes autour d’un burger et d’un truc sur netflix, comme ça devait se faire à la base… Parce que maintenant il était juste totalement flippé de sa réaction. Evidemment qu’il savait qu’il pouvait lui faire confiance, qu’il savait que son ainé aimait les corps masculins lui aussi, qu’il le dénoncerait pas. Mais comment il prendrait, d’apprendre qu’il lui avait menti tout ce temps ? Lei Hwan regrettait rarement ses mensonges, mais là, il avait juste cet irrépressible besoin de lui demander pardon.

La tête basse, il attendait comme un accusé attend le verdict de son procès ; et finalement ce fut comme l’expression d’un choc en retard. Une réaction qui aurait presque pu le faire rire, mais ne lui arracha qu’un vague sourire confus, ainsi qu’un petit hochement de tête pour confirmer, que lui, il aimait les hommes, lui. Cependant la question suivante lui fit relever la tête brusquement, un air outré sur le visage. Comment il pouvait penser ça ? Il l’avait pourtant remarqué, cette manière dont il pouvait le regarder non ? Avec ce désir brûlant au fond de ses yeux ? Non il avait sûrement jamais remarqué, puisqu’il le prenait pour un hétéro… Quel merdier. « T’es con hyung, c’est pas ça du tout. » Il soupira profondément ; à vrai dire il avait aucune putain d’envie de se justifier, mais vu le regard de chiot que lui offrait son ami, il sentait qu’il avait pas vraiment le choix « J’laisse juste personne le savoir. Les mecs avec qui je couche me revoient jamais, ils savent pas qui je suis, et les gens dont j’suis proche, je leur dit pas. C’est trop dangereux pour moi, si mon père venait à l’apprendre il m’arracherait les couilles, il me déshériterait, me renierait, me jetterait à la rue pour finalement me faire la peau de ses mains » Et l’expression d’effroi qu’avait pris son visage à la simple optique que son père puisse le découvrir laissait clairement entendre qu’il plaisantait pas, qu’il exagérait à peine.

Un rapide coup de langue entre ses lèvres pour les humidifier, et finalement il descendit du canapé pour s’asseoir à ses côtés, cherchant son regard, pour lui offrir cette mine désolée, avec toujours, cette flamme de fantasmes inavoués brûlant dans le fond des yeux « Hyung, crois surtout pas que tu me plais pas… C’est pas vrai du tout, c’est même pire que galère de prétendre être hétéro quand j’suis avec toi » Il se stoppa un instant, pour déglutir dans une fausse discrétion ; pour finalement reprendre, en laissant son regard baisser lentement, courir le long de sa carotide, de ses clavicules, de son buste, de plus en plus bas, le souffle se réchauffant peu à peu alors qu’il avalait les derniers centimètres les dépassant « Je prends toujours sur moi quand t’es à côté, pour faire semblent d’être indifférent, alors que quand j’te vois, quand j’vois ton regard sur moi, j’ai juste envie que tu me… Hmm… » Ses dents s’attaquèrent furieusement à sa lèvre alors que son esprit avait dévié sur tous les fantasmes possibles pendant qu’il lui parlait ; finalement la tête lourde, il la laissa tomber en avant, pour heurter son front du sien. Des petites larmes de frustration au bord des yeux, et le souffle erratique rien qu’à imaginer tout ce qu’il avait envie que Wu Bin lui fasse. « Hyung… S’il te plait, j’en peux plus… C’est une torture d’être à côté de toi et de pas te toucher » Jamais de sa vie Lei Hwan n’aurait pensé supplie de la sorte ; mais cette tension entre eux devenait si insupportable qu’il était déjà en train de perdre la tête. Et maintenant qu’il le savait, c’était comme si ne plus se cacher était en train de libérer ses désirs les plus primaires et les plus luxuriants.

Et ça alors même qu’il n’avait aucune réelle confirmation que son ainé voulait de lui autant que lui le voulait.

[ootd] + with @Kwon Wu Bin