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Eden c’est l’acceptation du mal. le prototype d’une enfant désillusionnée, une âme en plus qui sera déçue par ce monde qui promettait rêves et délices. elle sait que dans cet aquarium de verre qu’elle a forgé de ses propres mains, architecte de sa propre destruction psychique, elle se sera perdue elle-même. mais dorénavant eden demeurera intouchable. parce qu’après tout, on ne peut pas sauver quelqu’un de déjà mort. pourtant persiste cette lueur d’espoir, cette promesse enfouie d’une renaissance spirituelle qui la force à continuer. mais eden, elle sait que ce ne sont que des balivernes, que nul d’autre que la peine l’attend à la fin du tunnel. ils l’ont brisée. et maintenant qu’elle s’est échappée de sa tour d’ivoire, elle a soif de vengeance. du haut de ses vingt ans, la bouche en cœur, eden c’est ce regard qui perfore de part en part dans le fond de la salle. discret mais qui envoûte, qui châtie, la mannequin provocatrice qui rêve de décadence tant qu’elle jure sur le dos des gens. aujourd’hui elle prétend se plaire à la banalité des petits matins et l’ombre des sanctuaires déchus. le mirage est lourd de routine ainsi naturellement eden étale sa vacuité, compense la perpétuelle sensation de manquer en cultivant son musée du soi-même. c’est une salope, mais ça n’est pas la vôtre. frayez-vous un chemin sur sa vie, sur son passé, tentez de la corrupter et vous n’aurez aucune chance de vous en sortir indemniser.

Eden c’est l’optimisme. si le monde est une scène, alors l’identité est un costume. elle pourrait vous raconter son conte de fée sans qu’une larme ne s’échappe de ses vives prunelles, sans qu’un jugement se porte dans les mélodies de sa voix frêle et épuisée. vide d’esprit, pensant pouvoir renaître indéfiniment de ses cendres. un être qui n’a pas accès à la liberté avec pourtant pour seul rêve de voguer entre les milles et un paysages des nuits fauves, des petits jours et de la grisaille. elle fait comme si de rien n’était, met un pansement toujours là où ça ne saigne pas, dans l’espoir qu’on ne vienne jamais chercher son innocence. qu’on ne ressasse pas là où ça fait mal, parce que dans le fond elle en a plus la force. exerce sa comédie répétée, un sourire sincère mais hésitant au bout des lèvres pourvu qu’on avale ce qu’elle raconte. la vie l’a torturée, l’a enchaînée comme si elle méritait pas. les beaux jours, la pluie fine et les rayons de soleil à travers le double vitrage. penses-tu qu’il est possible pour quelqu’un de changer son destin ? dans les moments incertains, quand notre insouciance et instinct prennent le dessus. alors eden dit une identité pour l’échanger avec une autre le matin venu, ne s’attachant que trop peu sous peine d’être déçue de nouveau. parfois l’éternité ne dure pas pour toujours. elle se bat eden, met tout ce qu’elle ressent dans son poing et se bat pour ses convictions. pour ce qui lui reste comme famille, comme chance de faire de sa vie autre chose que de le frimas sur son expression, comme foi en l’amour et le mariage. au fond elle sait que tout cela s’est éteint il y a bien longtemps, mais aujourd’hui c’est de ne plus renoncer qui importe. à rien. à ne plus douter. esclave de sa propre tragédie, eden a toujours été dépendante, propriété de cette personne, personne ayant profité de son amour, amour sincère. c’en était fini.