Putain de soirée. Oh, il peste Nino, il s'est jamais senti aussi peu à sa place qu'ici. Il les juge tous, ses fils de chien en costume, un verre à la main. Mondanité hideuse à l'odeur d'un luxe tape à l'oeil, à profiter d'une quelconque raison pour parler du monde comme si ils le connaissaient, à se croire si haut si beau mais qui ont jamais connu le bas, face contre terre. L'humeur massacrante et les pensées sombres, tué par l'ennui, ses doigts effleurent les touches du piano, glissent une mélodie douce en guise de tapisserie. Pourquoi il avait accepté ce putain de job arrangé, déjà ? Qu'est-ce qui le retenait de se lever et se tirer ? Une aubaine on lui avait dit, pour le prix de quelques heures à jouer des compositions qu'il connaissait pas de base. Il se contentera pourtant de serrer les dents, de pas bouger, de rester à sa place et de faire ce pourquoi on l'aura embauché, tenu à la laisse par une fin de mois difficile. Et qu'est-ce qu'il pouvait détester ça, cette emprise, contrainte et obligation d'être là. Personne n'écoutait réellement de toute façon.

Si long qu'il pourrait croire que le temps jouait de lui et c'est avec un soupire qu'il atteint enfin la dernière de ses pauses accordées, la dernière note sonnant comme une brève libération. Les mains s'enfoncent sans attendre dans ses poches à peine fut-il levé, cherchant l'éternel paquet et le briquet du bout de ses doigts. Il se presse pas pour quitter la pièce, alors que l'organisateur aurait sûrement voulu qu'il rejoigne l'extérieur avant de porter le bâtonnet de nicotine à ses lèvres, toujours éteint mais trônant avec arrogance. Relevant son visage, prêt à s'avancer vers la sainte porte dissimulée, son regard aura soudainement perçu le sien et la surprise est lisible. Aiden. Depuis combien de temps il ne l'avait plus vu, des mois ?  ... qu'est-ce que tu fous là, Bae ? me dis pas que t'aimes vraiment ce genre de soirée. Nino qui tend le bâton pour se faire battre, inconsciemment. On pourrait plutôt se demander ce que le Choi fout dans un lieu pareil, dans des fringues qu'il ne supportait pas.  

Encore une soirée mondaine à prétendre être la fierté du père. Vêtu d'un Dior que tu ne porteras qu'une fois. Le prix d'une année pour certains, pour toi seulement celui d'un soir. Concours du plus huppé, du plus flamboyant. Le sourire poli, le jugement dans les yeux de tous. Présent pour vendre ton image, si impeccable en apparence. Ton menton relevé n'est qu'une façade que tous gobent. C'est toujours la même comédie, les conversations superficielles, des affinités qui ne sont que mensonges pour servir la parade. L'esprit ailleurs, tu trouves refuge dans les coupes de champagne qui s'alignent sur les plateaux d'argents portés à bout de bras par des fantômes. Employés si peu considérés qu'ils en égalisent les meubles. Payés pour se fondre dans les murs, ne pas exister. Pourtant parmi ces invisibles, l'un d'entre eux retient ton attention. Sourire amusé qui se dessine sur tes lèvres lorsque tes yeux se perdent sur l'origine de la mélodie qui délicatement se glisse entre les rires rigides. Un visage que tu reconnais sans efforts, mais que jamais tu n'aurais pensé croiser à une telle occasion. Voyou déguisé d'un blanc immaculé. Il semble perdu dans sa tenue. Du coin de l'oeil tu l'observes, ses doigts qui glissent avec une aisance surprenante sur le clavier. Surpris de constater que tu sembles de plus en plus captivé par la scène à mesure que les verres se vident entre tes lèvres. Distrait des conversations, fasciné de découvrir sur ce visage que tu ne connaissais que grognon, des traits si sérieux et concentrés. Serais-tu en train de trouver le chien cubain attirant ? Ou es-tu simplement désespéré de trouver quelconque distraction ?

La mélodie se termine sans reprendre sur une nouvelle. Il se lève et tu t'excuses auprès des convives avec lesquels tu entretenais une vague discussion pour te hâter plutôt vers lui. Saisir l'occasion. Tu te places dans sa trajectoire, le regard luisant déjà de moqueries. Tu jubiles lorsqu'il lève enfin ses yeux vers toi pour te trouver. Petite vermine fière, cette fois il ne pourra pas t'aboyer dessus, pas lorsque vous êtes entourés par cette foule qui s'offusquerait du moindre haussement de ton. Ton sourire s'élargit à sa mine surprise, et tu noies un ricanement sur ce qui doit être ta cinquantième gorgée de champagne de la soirée. L'esprit léger, tu ne laisses pourtant rien paraître. T'as appris à dompter les premiers signes d'ivresse pour ne jamais perdre ton allure irréprochable. Tu déglutis avant de passer subtilement ta langue contre ta lèvre pour en ôter les perles d'alcool qui s'y seraient accrochées. "Ce serait plutôt à moi de te poser cette question, Choi...Et non, pour tout te dire, je me fais chier à crever. Mais malheureusement, ma présence est obligatoire vois-tu..." Tes yeux l'analysent de bas en haut. De près son costume est encore plus misérable. Usé, mal ajusté, taillé dans un tissu à l'allure bien triste. Il ne trompe pas ton oeil aguerri. Ton regard s'arrête finalement sur la cigarette coincée avec arrogance entre ses lèvres et tu secoues doucement la tête, tes traits laissant comprendre à quel point tu désapprouves cette désinvolture. "Tsss... Tu t'es probablement donné du mal pour trouver cet adorable costume. Vu de loin tu pourrais presque donner l'impression de vraiment appartenir à ce monde. Ne gâche pas tout avec tes sales manières veux-tu. Fais au moins semblant jusqu'au bout." Tu parles comme l'ainé que tu n'es pas. Ôtant la cigarette d'entre ses lippes, tu profites du passage d'un serveur pour la laisser retomber sur le plateau scintillant, entre les coupes. "Jetez ça." Tu lui commandes sans même un regard. Bourgeois bien dressé que tu es, hautain et répugnant.  
Ne laissant pas tes yeux dévier du cubain, tu souris malicieusement. "Je dois t'avouer que je n'aurais jamais pu soupçonner que tu sois un tel virtuose. Difficile d'imaginer tes doigts si sales et abimés capables d'une telle agilité et délicatesse. Mais dis moi, où as tu donc appris à jouer comme un riche ?" Le sourcil haussé tu questionnes. Les leçons de piano ne sont pas réputées pour être bon marché. Et même, le simple fait de posséder un piano sur lequel s'entraîner nécessite presque déjà un certain statut social...  Tu te demandes donc bien comment une petite vermine de la rue a pu ainsi apprendre à si bien jouer.
 

Le visage neutre et dressé de blanc, il avait l'air d'un con déguisé dans un monde dont ses manières n'appartiennent pas. Il aimerait fuir Nino, il aimerait se barrer d'ici si il le pouvait, usant d'une patience rarement mise à l'épreuve et connue pour ne pas être excellente. Mais y avait un truc qui le retenait en laisse, bien plus fort que son caractère ; la nécessité de trouver du fric dans un délai immédiat. Et ça, pour cette putain de responsabilité tombant chaque fin de mois, il se souillerait les mains sur les touches d'un piano pour divertir les hauts gradins si il le fallait. Pas étonnant que le Bae n'y comprenne rien. Pas plus que le Choi n'y comprenne quoi que ce soit. Des mois plus tard et toujours le même problème de compréhension, cette même communication de sourd et cette confrontation de point de vue. tire toi si tu t'emmerdes, c'est pas si compliqué.   Y avait même moyen qu'il le fasse discrètement et que personne le remarque. Il pouvait même lui servir de diversion, comme quoi Nino était pas si mal, comme gars. Un gars prêt à aider un gars pas comme lui, de la classe des bourgeois. Il n'avait pas changé. Cette même prestance et ce regard descendant le long de son corps bon seulement à juger, le transperçant de ses pensées sans même qu'il ne l'ouvre, d'un langage trop fin qu'il a du mal à saisir. Aiden, semblable à toutes les personnes ici, prêt à le rabaisser, prêt à le faire sentir comme un moins que rien. Aiden et sa facilité à le faire frémir ou le pousser dans ses retranchements. j'allais pas foutre du fric dans des fringues que je porterai plus… Et t'es le seul à y faire gaffe, les autres semblent...s'éclater.  Grosse ambiance. Le rictus moqueur ne dure qu'un instant beaucoup trop bref à son goût, réalisant trop tard le vol de sa cigarette. YAH, tu - Il hausse la voix, aboyant à en attirer l'attention du serveur. Et même lui en prend conscience, grognant, maîtrisant vulgairement son ton irrité. Alors à la place, il fait un pas de plus vers lui. … non mais t'es sérieux là-  jsuis pas payé à bien me comporter putain... Aiden, ce petit merdeux, à lui parler comme si il était capable de lui foutre une leçon. on t'a jamais appris à pas toucher aux affaires des autres ou bien ? et c'est moi qui ai de mauvaise manière? non mais je rêve là ! Amer, il observe son pauvre bien s'éloigner de lui sur un plateau d'argent. Il savait combien ça coûtait un paquet ? Il aurait pu au moins lui filer une coupe en échange. Enfonçant rageusement ses mains dans les poches de son pantalon, il reporte son attention sur le fautif de sa nouvelle humeur.   tu connais rien de ma vie, ça t'étonne ? et t'sais, ça te ferait pas de mal de t’abîmer un peu les mains... Les riches savent pas jouer de toute manière, sinon on serait pas venu me chercher moi hn. Il hausse les épaules, de mauvaise foi. Comme un gosse à qui on aura enlevé sa récompense. Ah, hors de question qu'on lui vole ce moment et qu'il enchaîne sans sa dose. D'un soupire, il recule, ses yeux se détachant des siens pour lancer un simple regard vers la sortie lui tendant les bras. Et si lui, il revenait pas ? J'ai que quinze minutes, c'est pas pour les passer à l'intérieur. La question est sous-entendue, dans le mouvement de la tête désignant le chemin, sans penser qu'il puisse se soucier d'être vu avec lui, le petit personnel d'une soirée discutant avec l'un de ses acteurs.

Tu ricanes, secouant doucement la tête. Ne répondant que d'un soupire las. A quoi bon essayer de lui expliquer pourquoi tu restes ? Oh, si seulement tu pouvais te tirer, tu l'aurais déjà fais... Mais le Choi n'a probablement aucune idée des exigences de ton monde. Des conséquences stupides que pourrait engendrer un simple départ prématuré. Ça causerait murmures et suppositions. Soupçons. Pourquoi le fils part alors que le père reste ? Tout le monde surveille tout le monde dans la cage dorée, et beaucoup sont bien trop friands de rumeurs. Ils guettent pour saisir des opportunités, cherchent le scandale qui animera les conversations. Ou la moquerie pour s'esclaffer sur l'idée que quelqu'un ait pu fuir à cause d'une gastro explosive. Et puis il y'a la figure paternelle qui te taperait les doigts pour avoir osé t'évader alors qu'il cherche à t'exposer comme une pièce de sa collection privée. Te forcer à créer des relations pour assurer ce fichu avenir qu'il t'impose. Le cubain lui quitte probablement ses soirées d'un autre genre sans même réfléchir, sans avoir à se justifier. Mais aussi, les siennes sont probablement moins guindées et moins chiantes...  Faites pour s'amuser et non pas parader. Elles donnent sûrement moins envie d'accélérer le temps.

Tu juges ce garçon commun d'un monde trop banal. Amusé de le voir à nouveau dans une tenue qui ne semble pas avoir sa place dans sa penderie. Ce gars a-t-il donc seulement des fringues qui lui appartiennent, ou passe-t-il son temps à se déguiser dans des allures volées ? Le sourire narquois, tu te demandes presque si l'argent que tu lui as vulgairement donné lors de votre dernière rencontre n'a pas pu servir à financer ce triste achat.
Ta mentalité bourgeoise te persuade que ton statut social surpasse la règle de l'âge. Ton portefeuille peine à se fermer tandis que le sien est bien trop maigre, simple justification pour ouvertement manquer de respect à ton ainé. Te permettant de le corriger sur ses mauvaises habitudes d'une attitude presque paternelle. Tu claques la langue. "Voyons, je ne fais que me soucier de ta santé tu sais." Tu justifies sans cacher l'hypocrisie dans le ton de ta voix. Une petite moue qui trahi ta moquerie peinte sur ton visage. Les commissures de tes lèvres figées vers le haut avec arrogance. Sourire qui méprise celui dont tu te joues si facilement, te délectant de le voir rapidement se forcer à corriger son ton lorsque celui-ci cherche par habitude à monter. Chien qui étouffe son aboiement pour le canaliser dans un discret, et probablement frustrant, grognement.  Enfin, la soirée se montre divertissante. Choi Nino le sauvage, réduit au statut de toutou docile. T'en bombes le torse de te sentir si puissant. Plongé dans ton élément, rendu imposant par le tissu précieux qui te couvre, l'or blanc qui orne tes doigts, ton poignet et tes oreilles. Tu te sens étincelant et tu veux voir ses yeux se plisser d'être bien trop ébloui par ta proximité. Ce pas qu'il a fait vers toi, vous rendant désormais proches au point que tu puisses sentir sur toi le regard brûlant de ton père. Il se méfie, mais ce soir tu as décidé de t'en amuser. Quitte à être coincé ici, autant se divertir un peu. Il semblerait que ton coeur brisé couplé au champagne t'évoque des désirs de rebellions, même modérés. Tu provoques celui que tu crains, par rancoeur. Parce qu'il est la source principale de tous tes malheurs. Tu sais que dans cette salle personne d'autre ne verra la situation de manière suspecte. Il n'y a que lui que ça pourra irriter. Et, pour ne pas attirer l'attention, il n'aura d'autre choix que de digérer en silence.

Le cubain forcé à bouder calmement est presque attendrissant. Posture d'enfant qu'on aurait privé de ses bonbons. La répartie amer. Tu ris doucement, te penchant légèrement pour baisser le ton de façon plus intime. "Je devrais peut-être te laisser sentir le bout de mes doigts, tu verrais que ma peau est durcie de s'user sur les cordes de mon violon. Et si tu m'entendais jouer, tu changerais sûrement de discours sur les capacités des riches. D'une simple poignée de notes, je peux te faire pleurer instantanément... Tu sais, si on vient chercher des moins que rien tel que toi, c'est simplement parce que, nous, on a d'autre choses à faire durant ces soirées que de... travailler. Jouer c'est un plaisir, pas un gagne pain. On ne se rabaisse pas à être une musique de fond que tout le monde n'écoute que distraitement." Tes mots rabaissants s'accompagnent de ton éternel sourire narquois. Un sourcil haussé et toujours ta gueule d'ange qui voudrait inspirer l'innocence.
Ton regard suit ensuite l'invitation pour se tourner vers l'extérieur. Puis rapidement, tes iris font un détour vers ton père qui, de l'autre bout de la salle, continue de te surveiller presque discrètement. A sa vue ton sourire s'efface, une fraction de secondes durant laquelle ton visage se tord en un air de défiance. Froid, haineux. Un instant si bref que seul l'homme qui te fixe pourra capturer cette expression. Rehaussant immédiatement tes lippes lorsque ton attention se tourne à nouveau sur le cubain. Reprenant cet air léger et amusé. Insouciant. "Mh. J'allais justement te proposer de sortir un peu. Papa Bae me fait déjà les gros yeux. Faut dire qu'il aime pas trop me voir parler à des hommes... Il a toujours peur que je puisse être en train de... flirter. Et je peux malheureusement pas dire que ses craintes sont infondées... " Tu as glissé tout bas pour que seul lui puisse l'entendre, laissant tes iris croiser celles du chien dans un sous entendu non dissimulé. Ta langue qui choisit ce moment opportun pour prétendre venir humidifier ta lèvre...  
Te redressant dans un posture plus droite, tu cherches rapidement un serveur à proximité. Claquant des doigts avec assurance dans sa direction dés que tu en as repéré un, tu l'invites d'un geste de la main à s'approcher pour substituer ta coupe vide par deux remplies avant de le laisser s'éloigner sans un seul mot de reconnaissance. Tu tends l'une des coupes au cubain avant d'à nouveau porter ton regard sur l'extérieur qui vous attend. "La terrasse est bondée, tu veux pas qu'on se trouve un endroit plus... privé ?" C'est bien la première fois que tu te surprends à flirter si ouvertement. A t'abandonner à ce jeu particulièrement dangereux... L'abus de champagne te rend probablement inconscient. Ou peut-être que toute ta peine accumulée à finie par bel et bien te rendre fou.
 

A quoi bon. Y en a tellement des gars des deux côtés de la barrière qui cesseraient d’aboyer pour clamer l’absurdité de l'existence de l’autre. Y en a tellement qui auraient laissé tomber d’un soupire exaspéré. C'était pourtant un fait, aucun ne gagnerait cette guerre de société. Aiden ne quitterait pas ce comportement de gens du monde lui collant dorénavant jusqu’aux bouts des doigts et Nino ne quittera jamais ce trou à rats qu’est sa vie, venu du bas et crèvera fièrement en bas. Et le cubain, il ne comprendra certainement jamais, refusera de le faire ou de les voir, ces chaines liées à ses poignets par un destin qu’on lui a sûrement imposé. t’as pas changé... Son sourire l’agace et face à cette fausse innocence peinte sur les traits de son visage, le sien s’assombrit. Il grogne en chien qu’il est et intérieurement il se ronge de frustration, retenu par cette même société qu’il déteste tant, voué à juste serrer les poings. Si seulement il n’était pas si accroché à l’ouvrir, la moindre provocation étant l’excuse pour s’emporter et faire bouillir le sang chaud dans ses veines. Sa mâchoire se crispe, son regard se détourne en l’écoutant pourtant si proche mais Aiden est bien meilleur que lui, il l’a toujours été, maîtrisant l’art des mots avec une facilitée étonnante et le laissant là, à piétiner sans pouvoir user de son seul moyen de communication. ... autre chose, comme quoi ? Autre chose à faire que de perdre votre temps à rien foutre ? c’est clair vous avez autre chose à faire… bouffer et vous faire chier. Et t’sais j’préfère encore qu’on m’écoute qu’un peu que jamais m’entendre...t’en as fait pleurer combien, Aiden ? Le nom de famille avait déjà dégagé, comme l’illusion d’une politesse qu’a jamais existé. Y avait sûrement personne, sûrement zero, persuadé que son temps plein d’être un connard prétentieux lui permettait pas des concerts privés. Et à qui, surtout ? Y avait que Nino en chien de compagnie, la preuve qu’ils étaient bien seul ce soir.

Lui proposer de s’éclipser reste pourtant naturel, cherchant l’air et sa compagnie malgré leurs comportements. Aiden et Nino, toujours à se bouffer la gueule, toujours ce même déséquilibre pour le cubain qui pourtant ne l’a jamais totalement dégagé. Il comptait lui proposer justement de sortir, comme si l’idée avait été partagée et il a du mal à y croire, Nino, plus amusé que convaincu. c’est ça ouais comme t’allais récupérer ma clope, tu…attends, quoi ? Puis ça percute un peu, en croisant son regard venant troubler le sien une seconde. Trop subtile, trop inaperçu, trop hors de contexte et trop de mots qu’il utilise jamais. Est-ce qu’il venait de l’imaginer là ? Son attention déviant dangereusement sur ses lèvres, l’attaquant d’une pensée qu’il n’avait jamais eu, autre que l’énervement et l’agacement mais lui assurant que ça pouvait pas être ça. De l’imagination creusé par le manque physique. Combien de jours, depuis qu’ils ne s’étaient pas retrouvés ? Combien de mois depuis qu’il ait connu quelqu’un d’autre ? Putain, il devenait vraiment taré. A tant le rabaisser, pourquoi Bae Aiden lui montrerait de l’intérêt ? ...si tu veux. Il articule chaque mot. Son attention cherche le père en question et pour ce regard lourd de jugement, putain il aurait presque levé la main dans un signe d’affrontement, sans raison aucune. P’t’être pour leur donner tous tort, ou pour agir exactement comme il le devrait. L’arrachant aussi vite de cette pensée, la coupe se présente devant lui et par réflexe, il l’a saisi. Yah...Yah, il se passait quoi, en fait ? Plus habitué à se voir arracher ses verres que d’être offert, il capte pas Nino. Presque paumé, presque déstabilisé devant une parade qu’il arrive toujours pas à en saisir, presque trop docile. plus privé? pour ... y faire quoi - Wubin se foutrait de sa gueule, si il le voyait. A croire qu’il était rouillé. A croire que, sorti d’un bar ou d’une soirée, il captait plus la signification d’un endroit privé. Qu’est-ce qu’il y connaissait lui, aux endroits écartés dans ce genre de fêtes ? Ouais, si il savait… t’aimes vraiment les mecs ou c’est un truc pour faire chier ton père? j’juge pas mais si t’essaies de me faire virer là, putain Aiden c’est franchement pas cool. Il le défoncerait. Ou au moins, cette fois p’t’etre qu’il en lèverait la main. Observant la coupe, il le suit, se perduadant qu’au fond, c’était pas sérieux cette histoire, alors qu’il aurait dû s’étonner de l’envisager. Aiden, ouvert d’esprit sur la sexualité ? Aiden, qui le drague ? N’importe quoi. … mais t’avais pas une meuf ? ou tu l’as jeté du bateau ? Une simple gorgée et il lui rend la coupe dans un tiens ça deux secondes. vite fait glisser, récupérant une nouvelle cigarette.